Le nombre d’artisans du bâtiment certifiés RGE (Reconnu garant de l’environnement) connaît une diminution continue depuis 2022. Une tendance à l’œuvre malgré les avantages procurés par ce label, et qui limite de fait l'accès aux aides à la rénovation énergétique.
Le nombre d’artisans du bâtiment certifiés RGE (Reconnu garant de l’environnement) connaît une diminution continue depuis 2022. Une tendance à l’œuvre malgré les avantages procurés par ce label, et qui limite de fait l'accès aux aides à la rénovation énergétique.
L'Ademe publie chaque année le nombre d'entreprises certifiées RGE. Au 12 mars 2024, l'agence recense ainsi plus de 62 000 entreprises certifiées, dont 6 400 architectes et professionnels de l'audit énergétique.
Si l'Ademe estime que ce chiffre est stable sur les cinq dernières années, plusieurs rapports révèlent que la tendance à la certification des artisans, hors architectes et auditeurs énergétiques, est toutefois à la baisse depuis 2 ans. Aujourd’hui, environ 10 % seulement des artisans bénéficient de ce label, l'essentiel des certifications concernant les catégories pompe à chaleur, chaudières bois, et panneaux photovoltaïques.
En cause : des difficultés d'accès à la qualification RGE, liées notamment à des contraintes administratives fortes pour postuler au dispositif ou simplement maintenir sa certification. Des freins qui ne sont pas compensés par les aides auxquelles le label permet d'accéder : leur évolution constante et leur montant parfois peu élevé ne seraient pas suffisants pour convaincre les artisans d’accomplir les formalités nécessaires.
Pourtant, le Conseil d'analyse économique (CAE) est formel : la rénovation énergétique doit se poursuivre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments. Pour cela, les barrières à l'investissement doivent impérativement être levées.
Or la certification RGE est une condition sine qua non pour permettre à ses clients de bénéficier des primes à la rénovation énergétique, qu'il s'agisse des primes CEE, MaPrimeRenov' ou de l'Éco-prêt à taux zéro. La réforme de 2023 sur les aides à la rénovation a justement introduit un certain nombre de nouvelles mesures comme le monogeste et l'augmentation des montants MaPrimeRenov', qui pourraient encourager les artisans à candidater à nouveau au label RGE.
Des mesures de simplification du label RGE ont également été annoncées pour une application dans le courant de l'année 2024. En particulier, les demandes d'accès à la certification pourraient se dématérialiser, le label être accessible par la validation des acquis de l'expérience, avec une durée de validité passant de 4 à 8 ans.
Sources :
https://data.ademe.fr/applications/nombre-d'entreprises-rge
https://www.ecologie.gouv.fr/presse/simplification-du-parcours-renovation-logements-publication-du-decret-relatif-simplification