Le nombre d’artisans du bâtiment certifiés RGE (Reconnu garant de l’environnement) connaît une diminution continue depuis 2022. Une tendance à l’œuvre malgré les avantages procurés par ce label, et qui limite de fait l'accès aux aides à la rénovation énergétique.

  • Publié le 18/07/2024
  • 2min

Un nombre d'artisans certifiés RGE insuffisant face aux enjeux de la rénovation énergétique

Le nombre d’artisans du bâtiment certifiés RGE (Reconnu garant de l’environnement) connaît une diminution continue depuis 2022. Une tendance à l’œuvre malgré les avantages procurés par ce label, et qui limite de fait l'accès aux aides à la rénovation énergétique.

Artisans labellisés RGE : un nombre en diminution depuis 2022

L'Ademe publie chaque année le nombre d'entreprises certifiées RGE. Au 12 mars 2024, l'agence recense ainsi plus de 62 000 entreprises certifiées, dont 6 400 architectes et professionnels de l'audit énergétique.  

Si l'Ademe estime que ce chiffre est stable sur les cinq dernières années, plusieurs rapports révèlent que la tendance à la certification des artisans, hors architectes et auditeurs énergétiques, est toutefois à la baisse depuis 2 ans. Aujourd’hui, environ 10 % seulement des artisans bénéficient de ce label, l'essentiel des certifications concernant les catégories pompe à chaleur, chaudières bois, et panneaux photovoltaïques. 

En cause : des difficultés d'accès à la qualification RGE, liées notamment à des contraintes administratives fortes pour postuler au dispositif ou simplement maintenir sa certification. Des freins qui ne sont pas compensés par les aides auxquelles le label permet d'accéder : leur évolution constante et leur montant parfois peu élevé ne seraient pas suffisants pour convaincre les artisans d’accomplir les formalités nécessaires. 

Rénovation du dispositif RGE : une opportunité pour les artisans du bâtiment

Pourtant, le Conseil d'analyse économique (CAE) est formel : la rénovation énergétique doit se poursuivre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments. Pour cela, les barrières à l'investissement doivent impérativement être levées. 

Or la certification RGE est une condition sine qua non pour permettre à ses clients de bénéficier des primes à la rénovation énergétique, qu'il s'agisse des primes CEE, MaPrimeRenov' ou de l'Éco-prêt à taux zéro. La réforme de 2023 sur les aides à la rénovation a justement introduit un certain nombre de nouvelles mesures comme le monogeste et l'augmentation des montants MaPrimeRenov', qui pourraient encourager les artisans à candidater à nouveau au label RGE. 

Des mesures de simplification du label RGE ont également été annoncées pour une application dans le courant de l'année 2024. En particulier, les demandes d'accès à la certification pourraient se dématérialiser, le label être accessible par la validation des acquis de l'expérience, avec une durée de validité passant de 4 à 8 ans.