Au sein des 19 propositions retenues du CNR Logement, un objectif ambitieux de "200 000 rénovations performantes en 2024" a été annoncé par Elisabeth Borne, soulevant des questions sur le sens de ce terme et les implications de cette nouvelle stratégie. La distinction entre "rénovation performante", "rénovation globale", et "rénovation multi-gestes" est cruciale, car elles ne répondent pas aux mêmes critères d'exigence en matière d'efficacité énergétique.
Depuis l'adoption de la loi Climat et résilience en août 2021, la définition de la "rénovation énergétique performante" est clairement inscrite dans le Code de la construction et de l'habitation. Cette clarification a été saluée par certains acteurs du secteur, mais malheureusement, elle n'est pas toujours mise en pratique et chacun interprète la notion à sa manière. Pour certains, une "rénovation performante" consiste à réaliser au moins deux gestes d'amélioration énergétique ou à atteindre le label BBC Rénovation, mais cela ne correspond pas à la définition légale.
Le défi pour les acteurs du secteur est de réaliser des rénovations énergétiques efficaces, permettant à tous les logements d'atteindre au moins la classe C en matière de performance énergétique pour tendre vers les objectifs de neutralité carbone à l'horizon 2050.
La loi prévoit deux exceptions à cette définition:
Certains logements pourraient ne pas atteindre les classes A et B en raison de contraintes techniques ou architecturales, même si les six postes de rénovation ont été pris en compte.
Des bâtiments classés "F" ou "G" pourraient atteindre la classe C après la mise en œuvre des six postes de travaux requis.
La confusion persiste également à l’égard des aides financières telles que Ma Prime Rénov' et les Certificats d'économies d'énergie (CEE). En effet, leurs critères d'attribution semblent diverger de la définition légale de la "rénovation performante". Par exemple, Ma Prime Rénov' prévoit un financement pour les "rénovations globales" qui atteignent un gain énergétique d'au moins 55%, tandis que les CEE soutiennent des travaux d'isolation avec des objectifs énergétiques différents, mais ne visent pas nécessairement à obtenir une étiquette A, B ou C.
Si l’objectif de 200 000 rénovations performantes en 2024 est louable, il appelle une clarification des critères et une meilleure cohérence entre les différentes aides financières pour garantir des rénovations énergétiques réellement performantes et contribuer efficacement à la transition vers un parc immobilier plus respectueux de l'environnement.